Mercredi, la paire euro-dollar a de nouveau testé la limite supérieure de la plage 1,1530–1,1590, ce qui correspond à la ligne médiane de l'indicateur Bandes de Bollinger sur le graphique journalier. Dépasser cet objectif ouvrirait la voie vers les prochains niveaux de résistance – 1,1650 (la limite inférieure du Nuage Kumo sur D1) et 1,1700 (la ligne supérieure des Bandes de Bollinger sur la même période). Cependant, pour les acheteurs d'EUR/USD, ceci n'est en aucun cas une tâche facile; par exemple, la tentative de la veille a échoué. Le sommet de mardi était de 1,1606, tandis que la clôture de la journée s’est faite à 1,1583.
Autrement dit, malgré le sentiment haussier prédominant pour la paire, les traders restent prudents. Dès que le prix traverse la ligne médiane des Bandes de Bollinger sur D1, les acheteurs prennent leurs bénéfices, et l'élan haussier s'estompe progressivement.
Cette situation s'explique en partie par le fait que le calendrier économique de la semaine en cours est pratiquement vide pour la paire EUR/USD. Parmi les publications relativement significatives, nous soulignons les indices ZEW publiés mardi. Par ailleurs, une certaine volatilité pourrait être provoquée par les données sur la croissance économique européenne (la deuxième estimation de la croissance du PIB pour le T3), qui seront publiées vendredi 14 novembre. D'autres rapports sont de moindre importance.
Ainsi, toute l'attention des traders est actuellement focalisée sur la saga du shutdown et la rhétorique des représentants de la Réserve fédérale.
Commençons par les indices ZEW susmentionnés. Presque toutes les composantes du rapport sont arrivées dans la "zone rouge", exerçant une pression de fond sur l'euro. Par exemple, l'indice de sentiment des affaires en Allemagne est tombé à 38,5, alors que la plupart des analystes avaient prévu une augmentation à 40,0. Cet indicateur avait montré un élan haussier pendant deux mois consécutifs, et novembre était censé être le troisième mois de cette série, mais il a ralenti de manière inattendue. L'indice de la situation actuelle de l'institut ZEW s'est également retrouvé dans la zone rouge : au lieu de la "croissance" attendue à -77,5, il est arrivé à -78,7 (après avoir chuté à -80). Cependant, l'indice général du sentiment des affaires en Europe a dépassé les attentes, passant à 25,0 contre une prévision de 23,5.
En général, il n'y a pas de résultats sensationnels. Le résultat global est à peu près le même que le mois dernier. Malgré la légère baisse, l'indice des attentes en Allemagne reste à +38,5, indiquant un optimisme modéré. Il n'y a pas de sentiments de panique ou de pessimisme, mais plutôt une "attente prudente". En retour, l'amélioration de l'évaluation de la situation actuelle (de -80 à -78,7) indique que les conditions actuelles sont difficiles mais ne se détériorent pas, et pourraient même s'améliorer légèrement. Par ailleurs, les attentes optimistes augmentent dans la zone euro, suggérant que le sentiment des affaires dans les régions européennes en dehors de l'Allemagne s'améliore.
Autrement dit, malgré les résultats quelque peu contradictoires des indices ZEW de novembre, ils suggèrent que les sentiments dans l'environnement des affaires européennes restent positifs. Cependant, en raison de leur nature contradictoire, le rapport n'a pas aidé ni les ours ni les taureaux de l'EUR/USD.
Les représentants de la Fed n'ont pas non plus aidé les traders de la paire à déterminer leur orientation directionnelle. Par exemple, Mary Daly, présidente de la Fed de San Francisco, qui n'a pas de vote cette année, a récemment déclaré que la banque centrale devrait "rester ouverte à de nouvelles baisses de taux". Selon elle, l'équilibre des risques a changé, car le marché du travail américain s'est "considérablement affaibli". Elle a noté que le ralentissement de la croissance des emplois n'est pas dû à des contraintes d'offre des politiques d'immigration, mais à une diminution de la demande de main-d'œuvre.
Alberto Musalem, président de la Fed de Saint Louis (qui a un vote cette année), a souligné la montée des risques inflationnistes. Il a souligné que le marché du travail est à plein emploi, "bien qu'il se soit considérablement affaibli récemment".
La semaine dernière, trois membres du Conseil des gouverneurs (Michael Barr, Christopher Waller et Stephen Miran) ont préconisé un assouplissement monétaire supplémentaire d'ici la fin de l'année, citant des préoccupations quant à l'état du marché du travail américain. Cependant, certains représentants de la Fed continuent de se concentrer sur les risques inflationnistes, prônant une approche plus attentiste.
Selon les données de CME FedWatch, la probabilité d'une baisse de taux de la Fed lors de la réunion de décembre est actuellement de 63 %. Cela signifie que le marché envisage cette option mais nourrisse encore des doutes. Les signaux contradictoires des membres de la banque centrale laissent plus de questions que de réponses. Par conséquent, le marché attend la fin du shutdown, après quoi les données clés sur le marché du travail – les Non-Farm Payrolls – seront publiées. Cela explique le comportement prudent des traders de l'EUR/USD.
Il est à noter que le shutdown pourrait se conclure dès cette semaine. Comme on le sait, le Sénat a soutenu un projet de loi de compromis pour financer le budget jusqu'au 31 janvier et a envoyé le projet à la Chambre des Représentants. Si la Chambre soutient ce projet (le vote est attendu aujourd'hui, le 12 novembre), seule la signature du Président Donald Trump sera nécessaire. Si ce scénario se joue, les Non-Farm Payrolls de septembre seront publiés la semaine prochaine.
Il n'y a plus beaucoup de temps à attendre, c'est pourquoi les traders sont réticents à ouvrir de grandes positions avant des événements significatifs.
Étant donné le contexte fondamental établi, on peut supposer que la paire continuera à fluctuer dans la fourchette de prix 1.1530–1.1590 à moyen terme.
